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[personal profile] kandai_suika
Titre : Avalon
Chapitres : 2/4
Auteur : [personal profile] kandai_suika
Fandom : X-Men: Days of Future Past
Personnages/Couple : Raven Darkholme/Hank McCoy.
Genre : Hurt/Comfort.
Rating : PG
Disclaimer : Stan Lee, Jack Kirby, Bryan Singer.

Résumé : Il n'est jamais trop tard pour des excuses. || (1973)

Note : Originellement posté en août 2014. Non relu.
Continuité : Fallen Kings verse. Scène coupée du chapitre III de Romulus.
Taille : ~3,500


(enfin, cette carte peut signifier le choix, habituellement sur le plan moral ou éthique)


Mystique doit avouer avec un certain dépit se perd un peu dans la cuisine de son frère.

A juste titre, si on prend le temps d’y réfléchir. Cela fait onze ans qu’elle n’y a plus mis les pieds et la pièce a très certainement vu bon nombres de rénovations depuis : d’abord pour s’accommoder au handicap de Charles – elle a remarqué que peu de choses sont situées à la mi-hauteur, désormais et que les couloirs sont plus larges – et ensuite pour accueillir les étudiants dont les journaux ont fait mention, même s’il est évident à en juger par les murs défraîchis, la poussière qui vole et les dortoirs vides que le bâtiment est laissé à l’abandon depuis un certain moment. Étrange car même lorsqu’ils étaient à l’autre bout du monde, Charles se souciait tout de même d’entretenir Westchester un minimum – mais peut-être que son frère d’adoption ne se soucie plus de ces choses-là, désormais.

La jeune femme repousse la vague d’agacement et de culpabilité qui lui traverse le corps à chaque fois que ses pensées s’attardent plus de quelques minutes sur le propriétaire des lieux. Elle est furieuse de n’avoir plus que de l’agacement à lui consacrer et furieuse de ressentir ces remords qui pèsent trop lourd mais lorsqu’elle a décidé de ne plus revenir, même après Dallas, même après la dissolution de la Confrérie qu’Erik a essayé de construire, même après que cette tête de fer blanc se soit fait capturer comme un bleu, elle a cru que c’était pour de bon.

Apparemment, le futur, le destin ou ce genre de couillonnades qu’Erik lui a raconté pour se donner un genre de beau rôle qui ne lui va pas du tout, ce futur-là a d’autres idées, des idées qui parlent d’extinction, de massacres, de camps de concentration et de l’improbable réconciliation entre Erik et son frère – Mystique ne sait pas où il est allé la chercher, celle-là, mais elle aurait bien voulu la voir.

Ou pas. Magneto lui a dit que Charles était mort dans son futur après tout et cette connaissance ne devrait pas lui faire de mal – elle ose assumer qu’elle est morte aussi dans les quelques cinquante ans qui les séparent du futur dont Erik revient – notons tous l’usage du conditionnel. Elle a accepté l’éventualité de sa mort depuis un bout de temps, une nécessité née du combat qu’elle mène depuis les derrières de scène depuis plus longtemps que le temps qu’elle a passé dans ce triste manoir ; Charles, au moins, était censé être en sécurité derrière les murs épais de son école, était censé vivre caché, peut-être épouvantablement malheureux parce que c’était une tête de mule mais moins susceptible de mourir flingué dans son sommeil par un membre du gouvernement trop zélé ou un espion revanchard.

Il était censé pouvoir se protéger, son insupportable grand frère.

Jamais elle n’a songé à chercher dans la tête du télépathe, le sérum de McCoy ou dans les cabinets fermés à double tour de Sharon Xavier ce qui serait le plus susceptible de le blesser (elle aurait dû).

Et à le voir interagir avec Erik, elle ne doute plus que son frère a dû perdre plus qu’un ami, une sœur et ses jambes à Cuba…

— Mystique ? appelle la voix claire d’Hank, dont la tête émerge depuis le couloir qui mène au hall principal. Qu’est-ce que tu fais là ?

La mutante bleue acquiesce d’un bref coup de tête, renonce à justifier sa présence dans la cuisine. Peut-être ressent-il la même sensation aliénante qu’elle, cette impression d’étouffement en observant Erik toucher Charles comme un homme assoiffé se noierait dans une oasis ; peut-être se sent-il trahi par cette proximité qui aurait dû être évidente avec le recul mais n’en est que plus brutale encore aujourd’hui. Mystique se sent certainement trahie, quelque part, et elle ne serait dire si c’est par le fait que son frère a réussi à lui cacher qu’il couchait avec l’homme qu’elle a suivi sans regarder en arrière pendant tout ce temps ou par le fait qu’Erik ait abandonné son amant dans une situation sans apparemment lui donner la courtoisie d’un avertissement pour ensuite aller jouer les justiciers à travers le monde.

Plus crûment, elle se sent profondément idiote de ne rien avoir remarqué avant et Hank a la malchance de mettre son nez qui a l’air trop humain pour être honnête dans ce qui ne le regarde pas ; elle attaque, grinçante.

— Tu savais que mon frère se tapait Magneto ?

Hank recule légèrement, comme s’il avait été menacé et elle pince les lèvres, coupable. Son ancien allié – « béguin » si elle veut être correcte mais ce navire-là a coulé bien avant d’avoir quitté le port – n’a été rien d’autre sinon patient et courtois jusqu’ici, ce qui est une décence que ni son insupportable frère qui tient à l’appeler « Raven » envers et contre tout ni son estimé ancien chef qui la rabroue comme si elle était une gamine colérique – ce qu’elle est peut-être à ses yeux, si on en croit l’âge qu’il se donne, mais futur foiré ou non, elle ne se laissera pas marcher dessus – n’ont tenu à lui accorder. Il offre sans rien lui devoir et rien que pour ça, elle lui doit au moins la pareille.

— Jésus, Mystique… souffle le scientifique en ôtant ses lunettes. Accuse-moi d’être le gardien de tous les secrets sordides de ton frère, merci bien…

— Non, je… Je m’excuse. C’était… Je n’aurais pas dû te poser cette question, répond-elle précipitamment, s’attirant un regard curieux, fatigué et reconnaissant.

— Oui mais en un sens… ça éclaircit certaines choses, non ? Ils ont toujours été proches, même pour des amis, et ça m’a semblé logique parce qu’ils avaient plus ou moins le même âge mais c’est vrai qu’Erik… enfin, Magneto n’a jamais socialisé facilement avec nous. Et puis Charles… j’ai toujours pensé qu’il avait pris l’abandon d’Erik trop à cœur, après Cuba, mais j’imagine que ça fait plus de sens quand c’est la personne dont on est amoureux.

« J’imagine. » Mystique lève un coin de bouche amer, révélant une canine blanche. Si elle voulait une confession écrite de ce qu’Hank McCoy n’avait pas ressenti pour elle, elle n’aurait pas pu avoir mieux. Paraphée, en double exemplaire, dont un encadré sur son bureau. Ah !

— J’imagine, ouais, maugrée la jeune femme en baissant légèrement la tête, refusant de se sentir blessée pour un béguin qu’elle a eu onze ans auparavant et qui n’a rien donné, en plus – c’est elle qui a laissé tomber Hank, elle a eu d’autres amants depuis, des hommes et des femmes de tous les âges et de toutes les races, et elle ne regrette absolument pas McCoy, ses grandes mains maladroites et ses yeux bleus que cachent ses lunettes ridicules. Mais tout de même, cela pique.

— Merde, Ra… Mystique, ce n’est pas ce que je voulais dire. Bon sang, ça fait onze ans que je me ressasse ce discours et je fais tout de travers quand vient le bon moment.

— Quel discours ? demande-t-elle sans infliction dans la voix, sa curiosité crevée comme une baudruche.

— Je… mince, comment dire, j’ai perdu mes mots… pourtant, j’avais tout bien préparé…

Il hoche doucement la tête, préoccupé par elle-ne-sait quel monologue interne qu’il se raconte avec monotonie et s’appuie contre un plan de travail délaissé, soudain bien plus âgé que le milieu de sa trentaine tout juste atteint. Peut-être, se demande-t-elle en l’observant s’affaisser sur lui-même ainsi, a-t-elle eu tort de le penser si détaché de la potentialité de leur perte collective mais à côté de Charles, de ses crises où il finit allongé sur le sol, de ses larmes, de sa colère si nue, si vibrante, Mystique suppose que n’importe qui aurait eu l’air effacé.

Elle n’a jamais trouvé Hank particulièrement effacé pendant le temps qu’ils ont passé ici mais c’est peut-être un dégât collatéral de vivre continuellement dans l’ombre de Charles Xavier, qui prend tellement d’espace que c’en est naturel pour lui d’être le point d’attention de tous les regards. Peut-être est-ce un point que tous les télépathes partagent, si on se réfère à Emma Frost. Peut-être Hank a-t-il tout simplement remplacé Raven, à la simple différence qu’il semble se complaire à sa place sans problèmes.

Mais – non, c’est injuste pour Hank et pour Charles de penser ainsi. Elle est partie sans jeter un regard en arrière et ni Charles ni elle ne sont les mêmes personnes qu’ils étaient il y a onze ans ; assumer le contraire est contre-productif pour l’instant.

Jésus Christ, elle a la migraine. Dans quelle galère s’est-elle embarquée ?

— Mystique, écoute… finit par soupirer Hank en passant une main dans ses cheveux noirs, découragé et misérable. Je sais que j’ai onze ans de retard et que tu es probablement à mille lieues de tout ça aujourd’hui mais… je me suis toujours dit après Cuba et tout le fiasco que je te devais des excuses et… enfin, voilà. J’ai… j’ai été vraiment nul avec toi et je suis désolé. Tu ne méritais pas que je te traite comme je l’ai fait. Je te demande pardon.

La jeune femme ne s’est pas vraiment attendue à des excuses mais entre Charles qui la traite encore comme la gamine qu’elle n’est plus et Erik qui a l’air de vouloir lui coller deux baffes à chaque fois qu’elle ouvre la bouche, alors même si ça cache sans doute une motivation quelconque, elle les prend avec reconnaissance. Hank a l’air vaguement moins nauséeux maintenant qu’il a déballé sa culpabilité et elle-même admet être plus légère d’un minuscule cran.

— Qu’est-ce que tu attends de moi, Hank ? demande la mutante, impassible.

Il l’observe, incapable de masquer sa surprise gênée.

— Rien… rien de vraiment spécial, tu vois ? Juste… mettre les choses à plat. Être honnête et tout ça. Je… je te devais des excuses depuis un paquet d’années et elles sont faites maintenant, je n’ai pas besoin de… je comprends que tu m’en veuilles, d’accord ? Ca va. Je peux vivre avec.

Si ce qu’il affirme est vrai, alors c’est plutôt rafraîchissant mais en même temps, elle n’a jamais vu Hank se montrer malhonnête. Hésitante, elle croise les bras et débat un moment avec elle-même. Des excuses sont bien la dernière chose qu’elle pensait obtenir mais puisqu’ils en sont là…

— Je… écoute, c’est vrai, je t’en voulais. Tu m’as blessée en me faisant choisir entre ton sérum et ma forme naturelle et je dois admettre que… j’étais contente que ton plan t’ait explosé à la figure quand je t’ai vu le jour d’après. C’était mesquin, d’accord, mais tu venais de me repousser alors je me suis dit que… je ne sais pas, que c’était une vengeance appropriée.

Le jeune homme évite franchement son regard, baissant une paire d’yeux humiliés sur ses mains serrées. Mystique grimace légèrement avant de se rappeler qu’elle ne lui doit rien de plus que sa politesse et encore, uniquement parce qu’il l’a traitée avec plus de respect et de courtoisie qu’elle n’en a reçue depuis un certain temps. C’est une faveur qu’elle lui fait et uniquement au nom de leur amitié passée.

— J’espère que tu es contente, alors, lâche-t-il avec une amertume qu’elle a déjà vue sur le visage de Charles dans l’avion, quelques heures plus tôt. Pour une inexplicable raison, cela l’agace profondément – les excuses sont belles mais elle n’acceptera pas sa colère. Il n’a pas le droit de jouer cette carte, pas alors qu’il a lâchement fui devant son défi, devant la simple possibilité d’afficher sa différence.

Il aurait dû être fier, pas se complaire dans l’ombre de l’épave de son frère qui, sans Erik pour lui donner un bon coup de pied bien placé, n’avait jusque là été bon qu’à geindre sur son sort.

— Je l’étais peut-être, contre-t-elle avec aigreur, mais à quoi bon ? Tu te caches encore, même aujourd’hui. Où est passé le Hank McCoy qui rêvait de bâtir un futur où nous pourrions tous vivre en paix, sans avoir honte ? « Mutant et fier de l’être », tu te rappelles ?

Avec surprise, elle le voit éclater d’un rire sans joie, plein d’une rancœur qui ne lui sied pas.

— Ca, c’est uniquement quand ça vous arrange, Mystique, la raisonne-t-il. Les mutants qui ne collent pas à votre idéal, vous les laissez simplement mourir derrière vous.

Quelque chose de chaud et laid lui transperce l’estomac mais elle n’a pas le temps de répliquer pour se défendre de son injuste accusation qu’il secoue déjà la tête avec force, ses sourcils froncés comme pour désapprouver les arguments qu’il n’a pas entendu.

— Non, je sais ce que tu vas dire mais je suis désolé. Tu peux te donner le beau rôle tant que tu voudras, ça ne changera rien aux faits : vous avez tout simplement quitté cette plage en nous laissant à la merci d’humains qui pensaient qu’on venait d’essayer de déclencher la troisième guerre mondiale et en condamnant l’issue de secours. Le seul qui aurait pu nous sortir de là sans verser de sang, c’était Charles et il était en train de lutter pour respirer à ce moment-là.

Mystique cligne des yeux, abrutie par l’information. Certainement, si Charles avait pu lui dire adieu en lui criant presque de partir avec Erik, il n’avait pas pu être si mal en point que ça, si ?

Non, elle n’en croit pas un mot.

— Il m’a… non, il m’a dit de partir. Il m’a dit de m’en aller avec Erik !

— Et tu es sa sœur, non ? rétorque Hank d’un air las, l’animosité dans sa voix déjà retombée. Tu es censée le connaître un peu mieux que ça et Erik aussi, pour ce que ça vaut. Comment aurait-il réagi si son meilleur ami – merde, son amant, c’est encore pire maintenant qu’on le sait – était mort à Cuba à cause de ses propres pouvoirs et d’une humaine qui n’a pas pensé deux fois avant de sortir son flingue ? Erik était déjà à deux doigts de tout faire exploser avant ça, tu crois que ça aurait arrangé les choses ?

Elle ne lui fera pas le plaisir de répondre, ce qui semble l’énerver davantage, briser son calme si méticuleusement cultivé.

— Tu parles d’être mutant et fier, Mystique, mais Charles a raison. Ce ne sont que de beaux discours en l’air si tout ce que vous comptez faire, c’est tuer nos ennemis les plus éminents dans les endroits les plus publics qui soient, tout en criant votre slogan au monde entier sans avoir la moindre idée de quoi faire ensuite. Vous prêchez une révolution que vous êtes incapables de mener et après, on se demande pourquoi vous en êtes là où vous êtes en ce moment.

Il n’a pas le droit. Il n’a pas le droit de l’accuser ainsi alors qu’il a très certainement passé la dernière décennie à se planquer dans les jambes de son frère. Mystique siffle et crache avec défi sur le sol de la cuisine où elle est un jour venue trouver refuge, montrant vicieusement ses dents blanches.

— Au moins, nous avons fait quelque chose !

— Et ça vous aura avancé à quoi ? Votre groupe dissolu, vos membres disparus et votre chef en prison pendant dix ans parce que vous ne prenez pas la peine de voir plus loin que les résultats immédiats. Je suis désolé de savoir que ça s’est mal terminé pour vous, Mystique, et je le suis vraiment mais qu’espérais-tu, que nous volions sans hésiter à votre secours ? Avec Sean enterré, moi encore bleu et Charles encore en train de se remettre de ses blessures ?

— Comment peux-tu dire ça, tu n’as jamais voulu voir ce que nous essayions de construire. Tu n’as même pas essayé de comprendre, Hank !

— Non, répond Hank avec un calme abrupt. C’est vrai. Je n’ai pas essayé de te comprendre à l’époque et c’était nul de ma part. Je comprends ça, maintenant, je comprends que je n’aurais pas dû te forcer à choisir entre mon… mes sentiments et ta nature et je le regrette. Personne ne devrait te forcer à suivre une voie que tu n’as pas envie de suivre ou de mener une vie qui ne te correspond pas, pas moi et encore moins les deux autres imbéciles qui sont dans cette maison.

Elle sent la rage battre graduellement en retraite. Erik l’a toujours encouragée à être elle-même mais – non, pour tout ce qu’elle lui doit, elle doit reconnaître le stratagème pour ce qu’il a été. Magneto l’a utilisée, avait besoin d’une suivante, une alliée sur laquelle se reposer et peut-être avait-il trop de respect pour Charles ou le sentiment que celui-ci ne le suivrait jamais aveuglément, toujours est-il qu’elle n’a jamais hésité à le suivre jusqu’à ce que le fiasco de Dallas se produise.

— J’ai dit que je pouvais comprendre ta colère, continue Hank – et il semble moins fatigué maintenant, moins alourdi et grave que lorsqu’ils se sont accordés sur le plan pour arrêter Trask – et c’est vrai, jusqu’à un certain point, mais être en colère ne veut pas dire que tu peux entrer ici et nous insulter à ta guise, Charles et moi, simplement parce que notre façon de gérer les dix dernières années ne convient pas à ton idéal étriqué ou encore tu as le droit nous attaquer dans notre propre maison et ensuite t’attendre à ce que nous te traitions en alliée. Je te donne le bénéfice du doute au nom de notre ancienne amitié mais recommence ce que tu as fait dans le hall et je n’hésiterais pas à t’envoyer dans le décor.

Il est encore beau, songe-t-elle avec incrédulité alors qu’elle observe la dévotion furieuse qui gronde derrière ses yeux bleus. Il est beau et elle s’en veut parce qu’elle a dépassé son attirance adolescente pour Hank McCoy, ses stupides lèvres et ses cheveux noirs, parce qu’elle est toujours en colère contre lui, d’autant plus pourquoi, parce qu’elle se sent peut-être un peu coupable de voir les cernes qui lui tombent sous les paupières, l’expression dure et impardonnable, le regard clair et blessé et parce qu’elle a furieusement envie de le gifler et de l’embrasser dans cet ordre ou non.

Mais Mystique ne prend pas les menaces à la légère et il lui facilite la tâche, dans un sens – leur décalage rendra sans doute la séparation plus facile lorsque viendra la fin, fût-elle demain ou un jour à venir. Elle peut s’en contenter.

— Je peux promettre de ne pas trahir nos frères et sœurs, Hank, mais ne m’en demande pas davantage. Je ne suis plus celle que tu as connue.

— Ca me va, répond-il d’un ton affable en remettant ses lunettes sur son nez. Pour être tout à fait honnête avec toi, je ne suis pas vraiment prêt à te pardonner non plus. On peut… on peut dire qu’on est quittes, non ?

Il hésite un moment et tend timidement la main vers elle, un geste de paix qu’elle aurait sans doute trouvé horripilant venant d’un autre homme mais… il lui a présenté des excuses, alors qu’elle n’en attendait pas et elle se sent un peu plus légère de les avoir entendues. Lui pardonner sera sans doute un long processus mais contrairement à ce qu’elle ressent pour Charles en ce moment – ou pour Erik mais l’histoire est encore tout autre – c’est quelque chose qu’elle peut envisager.

Dans un futur indéterminé. Peut-être.

Elle secoue doucement la tête ; elle sait qu’elle paraît ingrate voire puérile mais elle n’a pas envie de lui donner cette courtoisie, pas après sa menace (justifiée ou non, Mystique n’a pas envie de se pencher sur la question). Il semble avoir compris presque en même temps qu’elle car il retire instantanément son geste, un peu comme s’il venait de toucher une plaque brûlante.

— Bien. Euh… c’est tout ce que j’avais à… enfin, je vais m’occuper de ces faux passeports et… essaie de manger un peu, d’accord ? Je reviens.

Hank s’enfuit de la cuisine avant qu’elle ne se décide sur les mérites de le retenir ou non. Elle est soulagée, au final, mais incapable d’étouffer un léger pincement au cœur dont elle ignore la vraie nature. Peut-être est-ce une déception ou de l’agacement ou autre chose encore mais se pencher sur des sentiments ridicules ne va pas faire bouger les choses et les attachements parasites sont le dernier des problèmes dont elle tient à s’encombrer maintenant. Pas avec Trask en liberté, Erik venant du futur et Charles essayant d’imiter une loque vivante – Mystique a bien assez de ces trois-là avant de rajouter ses propres problèmes sur le tas.

Tout de même, elle ne peut s’empêcher de se dire en ouvrant les placards que ça ne la dérangerait pas tant que ça si Hank McCoy l’appelait Raven encore une fois.

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