kandai_suika: (Default)
Kandai ([personal profile] kandai_suika) wrote2009-08-27 06:50 pm

[ficlet] Stupid



Titre
: Stupid
Auteur : [personal profile] kandai_suika
Fandom : Bleach
Personnages/Couple : Gin Ichimaru/Rangiku Matsumoto
Genre : tragédie, romance
Rating : PG-13
Disclaimer : Tite Kubo
 
Résumé : « Qu'est-ce qui a consumé cette flamme qui brûlait dans leurs cœurs ? La timidité, la jalousie, la naïveté, l’envie refoulée ou tout simplement leur idiotie ? » L'amour rend stupide, c'est bien connu.

Note : Originellement posté en août 2009. Non relu.
Taille : ~1500

L’amour rend idiot.
La solitude rend fou.
Le chagrin achève tout.


Elle ignore les raisons qui l’ont guidée jusque ici, jusqu’à ce promontoire de tuiles qui surplombe le sol, trente mètres plus bas, sur ce toit du Seireitei en tous points semblables aux autres. Elle marche dans la froide brume de la nuit, resserrant les pans de son kimono dans un vain espoir pour se réchauffer. Le froid la pince, la mord, la dévore. Un peu de givre se forme sur ses cils. Un nuage sort régulièrement de ses lèvres desséchées par le vent. Ses pieds nus effleurent les tuiles avec légèreté, presque timidement. Ses cheveux de cuivre flottent au vent. Un petit sourire s’étire sur ses lèvres alors qu’elle scrute l’abîme de ténèbres qui s’ouvre sous ses pieds. Elle ignore pourquoi mais elle aime le noir apaisant de la nuit. Ca la rassure. Ca l’étourdit. Ca la grise, l’emporte presque. Oui, elle aime ce vide de noirceur. Peut-être parce qu’il ressemble tant au vide de son cœur ? Elle l’ignore. Du reste, c’est vrai qu’elle ne sait pas grand-chose, celle-là. Juste qu’elle aime ce noir. Ca lui fait oublier ses soucis pendant quelques minutes. Quelques minutes où elle ne pense à rien d’autre qu’à Lui. Evidemment.

Idiote.

Elle revient toujours à Lui. C’est bizarre… Maintenant qu’Il est parti loin d’elle, loin de tout et qu’elle a perdu tout espoir qu’Il revienne un jour, elle pense encore à Lui. Vraiment étrange… Elle se sentirait presque plus proche de Lui qu’elle ne l’a été durant toutes les années où elle L’a côtoyé. Maintenant qu’elle connaît la vérité. Mais la connaît-elle vraiment, cette vérité dont tout le monde parle ? Et puis à quelle vérité croit-elle, hein ? Il est parti, la voilà, la vérité. Sa vérité. Et elle attend toujours après un signe, des explications vaines et sans fond. Oui, elle attend vu que son cœur ne sait rien faire d’autre.

Idiote.

Oui, ce n’est qu’une idiote finie. Elle espère… et elle espère quoi, au juste ? Qu’il revienne ? Qu’il la prenne dans ses bras, l’embrasse, lui demande pardon ? Elle ne devrait pas. Pourquoi ? Mais parce qu’Il n’en fera rien. Il a toujours été ainsi, changeant et capricieux, sans vrai maître défini. Viendra un jour où Il quittera le sien et se tournera vers d’autres cieux. Il n’a aucun port d’attache, elle devrait le savoir mieux que personne… et pourtant, elle reste à espérer et à chérir ses souvenirs passés avec Lui comme les plus précieux moments de sa vie.

Idiote.

Elle aimerait en parler. Ou non, peut-être pas. Après tout, cela ne concerne qu’elle et Lui. Peut-être en a-t-il parlé, de ces souvenirs ? Sont-ils aussi précieux pour elle que pour Lui ? Elle aimerait le croire. Et la revoilà encore à espérer. Quand aura-t-elle compris que l’espoir, ça ne lui sert à rien ? Qu’elle ferait mieux de pardonner, pardonner pour mieux oublier car tout le monde sait que les plaies qui font le plus mal sont celles qui se laissent infecter par l’insidieux poison de la vengeance… Et puis pourquoi se vengerait-elle ? Parce qu’elle pleure toutes les nuits depuis son départ ? Parce que son sourire s’est fané comme une fleur dont on n’a pas pris soin ? Elle a des amis, pourtant, qui ont bien essayé de préserver ce sourire qui rappelait le soleil… mais rien n’y a fait. Elle pleure…

Parce qu’Il n’est pas là.

Idiote.

Parce qu’il est parti, sans elle, et qu’elle est restée là.

Et c’est le même lot pour le monde… Pour ceux qui restent… Tout ce qui leur reste, ce sont des souvenirs.

- Mange !
Elle avale, sans rien dire.
- Si tu t’es évanouie de faim, ça veut dire que tu la sens toi aussi. La Force.
- Toi aussi ?
- Oui.
- …
- Je m’appelle Gin.
- Gin ? C’est un drôle de nom…

- C’est quand ton anniversaire, Ran ?
- Heu… J’en sais rien.
- C’est vrai ?!
Silence.
- Alors on a qu’à dire que le jour où je t’ai rencontrée deviendra ton anniversaire ! Ca te va, Rangiku ?
- Euh… Oui.
Silence.
- Merci, Gin.

- J’ai froid.
- Oui, moi aussi.
- Viens près de moi alors, ça va nous réchauffer.
Elle se colle à Lui. Quelques minutes.
- C’est vrai que j’ai plus chaud…
- L’hiver est vraiment dur cette année. Va falloir résister pour pas tomber malade.
- Tu as raison, Gin.

- Et toi, Ran qu’est-ce que tu veux être plus tard ?
- J’aimerai… juste être avec toi.

- Je vais directement accéder à l’armée. On… ne pourra peut-être pas se voir pendant longtemps.
- C’est dommage.
- Ouais… Tu vas me manquer, Ran.
- Toi aussi, Gin.

- Tu te rends compte ? Tu vas être intégrée à l’armée ! On va pouvoir se voir plus souvent, alors.
- Ce sera super ! Je dois avouer que tu m’as manqué !
- Oui… Toi aussi…

- Ran, tu as déjà embrassé quelqu’un ?
- Euh… C’est quoi cette question ?
- En fait, je…
- Tu… ?
- Rien. Laisse tomber.

- Gin… Tu as quelqu’un dans ta vie ?
- Plein de gens ! Pourquoi ?
- Non, je voulais dire… sentimentalement ?
- Euh… Pas vraiment, non. J’ai pas trop la tête à ça en ce moment.
- Oh… C’est dommage.
- Pourquoi tu me demandes ça ?
- Pour rien. Comme ça, quoi…

- Ainsi, tu es sous les ordres d’Hitsugaya ?
- Oh, il est super comme capitaine !
- Hm. Moi, je ne l’aime pas.
- Hein ?! Mais pourquoi ?
- Je sais pas trop… Il me regarde bizarrement.


- Quoi de neuf ?
- Oh, Hisagi m’a proposé un rendez-vous samedi. J’hésite juste à…
- Ah… C’est un brave type.
- … accepter son invi…
- Je suis heureux pour toi.
- … tation. Mais ? Gin, attends !

- Salut, Gin !
- ‘Lut, Ran. Désolé, j’ai du boulot.

- Bonjour, Gin.
- ‘Jour.

- Bonjour, capitaine.
- …

- Pourquoi ?!
- J’aurais aimé rester ton prisonnier un peu plus longtemps.
- Gin ! Attends !
- Adieu, Rangiku.
- Tu ne peux pas me laisser seule ici ?! GIN !
- Pardon.
- GIN !!

Quelle idiote. Quels idiots, tous. Quel idiot, Lui, surtout.

Pourquoi Il l’a laissée ? Ils s’aimaient pourtant. Ils s’aiment, pourtant. Qu’est-ce qui a consumé cette flamme qui brûlait dans leurs cœurs ? La timidité, la jalousie, la naïveté, l’envie refoulée ou tout simplement leur idiotie ? Tout ça et rien du tout à la fois. C’est malheureux, c’est vrai, de se faire tant de mal alors qu’on souhaite juste le bonheur de l’autre ? L’amour rend idiot, c’est bien connu. Dans leur cas, c’est pire. Et ça tourne, ça tourne dans une spirale infernale qui ne s’arrête pas. Si seulement… Si seulement, ils avaient pu comprendre le message plus tôt. Si seulement, si seulement…

Idiote.

Elle L’aime. Et elle pleure sur ce toit, seule et abandonnée de tous. Elle voudrait qu’Il revienne, que tout s’arrête, que la douleur cesse. Elle s’est rapprochée du bord, presque sans faire attention. Elle devrait faire attention, les toits sont glissants en cette saison. D’ailleurs, elle dérape… et disparaît dans le vide de ténèbres.

Idiote.

Elle est tombée… Sans faire le moindre bruit.

Idiote !

Si elle L’aimait, pourquoi s’est-elle jetée de là-haut ? L’amour lui faisait-il si mal qu’elle n’en pouvait plus ? En avait-elle assez de L’attendre ? Il ne serait pas revenu. Pourquoi, alors ?! A qui elle dédicaçait sa mort ? Quelle idiote, quelle idiote !

Elle L’aime. Elle L’aimait. Et Il l’aimait aussi, malgré tout.

Idiot.

Compte-rendu du procès des Hautes Instances de la Chambre des 46.
Date : 31 janvier
Sujet : Gin Ichimaru
Chefs d’accusation : Désertion de son poste de Capitaine, pactisation avec l’ennemi, ralliement du Monde Hollow, complicité avec le traître Aizen Sosuke – précédemment jugé – tentative massive d’assassinat, vol du Hogyoku, projet de détruire le Seireitei, etc.
Condamnation : Exécution par le Sokyoku, sera effectuée le 16 février.

- Combien de temps ?
- Deux semaines, Ichimaru. Deux semaines encore à passer ici.

Idiot.

- Une requête, Ichimaru ?
- Oui. J’aimerais parler avec le Capitaine Hitsugaya.

Idiot.

- Je veux savoir… comment elle est… morte…
- Je n’ai rien à te dire, salaud !
- Pour elle, alors. Faites-le… pour elle.
- Va crever !

Porte que l’on claque.

Idiot.

- J’ai trouvé cette lettre dans son bureau… Je sais que je ne devrais… Enfin, elle vous est destinée.
- Tu l’as ouverte ?
- Non.
- Merci, Izuru. Pour tout.
- Allez vous faire voir.

Tu n’avais pas le droit de me laisser !
Je te hais, je te hais…
Oh putain. Putain de putain.
Je t’aime, Gin.


Idiot !

- Un dernier mot, Ichimaru ?
- Non. Tuez-moi.
- Libérez le Sokyoku !

« Tu l’aimais, pourtant. Qu’est-ce qui a changé, Gin ? Qu’est-ce qui t’as fait douter d’elle ? Pourquoi t’es-tu éloigné ? Tu l’as abandonnée. Tu savais, tu savais que ça allait finir comme ça. Tu savais et tu n’as rien fait. Pourquoi ? Par peur de la perdre à jamais, peur de ne pas être à la hauteur, peur d’aimer peut-être ? »

Idiot.

Il l’aime. Il l’aimait. Et elle L’aimait aussi, malgré tout.

Bande d’idiots…


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