[fic] X-Men: Entre gosses (1)
Jun. 29th, 2014 06:42 pm![[personal profile]](https://www.dreamwidth.org/img/silk/identity/user.png)
Chapitres : 1/2
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Magneto, le magnifique !
— Monsieur Summers, auriez-vous par le plus grand des hasards confondu mon cours avec la garderie la plus proche ou votre véritable âge mental a-t-il finalement rattrapé votre corps dans la nuit ?
Pris la main dans le sac, l’incriminé leva son pathétique nez boutonneux d’adolescent vers Lehnsherr qui était déjà en train de lever son terrible sourcil de la mort (marque déposée, merci Jean) depuis son bureau, histoire de bien lui faire comprendre qu’il était jusqu’au nez dans la mouise. En plus d’avoir les expressions d’un poisson mort, le professeur de français avait le sourire le plus flippant du monde, un geste qu’il n’esquissait qu’en de rares occasions (heureusement pour tous), la plupart en présence du professeur Xavier ou plus rarement, lorsqu’il surprenait un de ses élèves en train de faire autre chose que de suivre son précieux cours de langue (qu’elle soit française, allemande ou espagnole).
Autrement dit, comme maintenant.
Merde, jura mentalement Scott en baissant les yeux, conscient que tous ses camarades s’étaient retournés vers lui et deux fois plus lorsqu’il vit Jean cacher un sourire derrière sa main. Son amie télépathe devait sans doute capter le flot d’injures et la sensation pointue de mortification qui lui traversaient la tête en ce moment et il fallait vraiment qu’il arrête de penser, maintenant.
Perché derrière son bureau, le sourire de Lehnsherr s’agrandit si c’était possible et putain, comment est-ce qu’il avait réussir à ne pas se faire mettre en prison à chaque fois qu’il mettait un pied dehors, Scott ne voulait pas savoir. Comment dire sans vouloir offenser « mon prof de français ressemble à un maniaque qui découpe les enfants orphelins et vend leurs restes au kilo à de gentilles vieilles dames pour les empoisonner » ?
Ses yeux pouvaient générer des lasers d’énergie, son amie Ororo pouvait littéralement vous foudroyer sur place mais il n’y avait rien à faire d’autre que prier devant la tronche la plus terrifiante qui lui ait été donnée de voir (et il comptait monsieur McCoy et Dents de Sabre dans l’équation).
— Voudriez partager avec la classe ce qui rend le siècle des Lumières en France si inintéressant ?
Oh mon dieu, il était complètement baisé.
— Je… euh… je suis désolé, monsieur Lehnsherr, je ne préfèrerais pas.
— Et moi je ne préférerais pas perdre mon temps avec des élèves dissipés mais on ne peut pas avoir tout ce qu’on veut dans la vie, n’est-ce pas ?
Putain. Il avait vraiment envie de disparaître dans un trou, genre tout de suite, au moins pour éviter de perdre complètement la face devant Jean et se faire bouffer tout cru par Lehnsherr. Ce dernier sembla estimer sa peine assez longue car son sourire de requin disparut au profit d’un petit soupir agacé.
— Bon, très bien, je me vois obligé de confisquer la source de distraction en attendant de réfléchir sur votre véritable punition. Et soyez certain que je discuterais de votre attitude avec votre père, monsieur Summers. Maintenant, donnez-moi ces… objets et soyez plus attentif.
Scott fit la moue mais plaça à contrecœur les figurines tout récemment acquises du Professeur X et de Magneto sur le bureau de Lehnsherr, évitant les regards remplis d’amusement et de pitié de ses condisciples. L’inconvénient d’avoir un père qui enseignait l’éducation physique à l’Institut Xavier, c’était que tous les profs étaient de vieux potes à son vieux et qu’il ne pouvait pas faire un pas de travers sans que celui-ci ne le sût.
En deux mots comme en quatre, ça craignait un max.
Et en plus, c’était une édition collector !
— Magneto, Magneto, c’est terrible ! couinèrent de petites voix terrifiées alors que leurs porteurs s’agitaient dans tous les sens, en proie à la panique la plus totale.
— Quoi donc ? tonna une autre voix, grave, puissante et étrangement séductrice. Qui ose me déranger alors que je suis en train d’élaborer un plan génial afin que les mutants puissent enfin dominer le monde comme la nature le demande ?
— C’est le terrible Sebastian Shaw ! A l’aide de son casque magique, il a réussi à pénétrer votre forteresse super secrète même que personne sait où elle est et à enlever le Professeur X alors que celui-ci prenait sa douche !
— Comment ?! gronda Magneto, le poing soudain brandi vers le ciel. Il a osé, cette ordure, franchir le plus sacré des sanctuaires et voler ce qu’il y a de plus précieux au monde ! Il payera pour cette vilenie, nul d’autre que moi n’est autorisé à regarder Charles nu !
— Oh, Magneto ! soupirèrent les petites voix, remplies d’extase à la simple mais grandiose vue du terrible leader de la Confrérie jurant vengeance. Il faut sauver le Professeur X afin qu’il aille apporter la sagesse et le pouvoir des fleurs aux ignorantes masses humaines qui ne vivent que grâce à votre merci.
— Oui, allons ! acquiesça le mutant en hochant vaillamment la tête. A moi, ma fidèle Confrérie ! Nous partons délivrer les fesses de Cha… je veux dire le Professeur X des mains du terrible Sebastian Shaw et mettre un terme à ses sinistres agissements !
Au cri de ralliement de Magneto, la Confrérie accourut dans la minute, chacun de ses membres prêts à en découdre avec l’humanité. Et ils étaient nombreux… La changeuse de forme Mystique ! La télépathe Emma Frost ! La cracheuse d’acide Tempest ! Le téléporteur Azazel ! Et Janos… le faiseur de vent ? Non. Le créateur de tornades ? Ringard. Le moulin… Non, c’était nul. Bon, zut, juste Janos.
Ensemble, ils partirent fièrement vers la forteresse du terrible Sebastian Shaw qui était tellement naze que ce n’était même pas une forteresse mais un sous-marin. Clairement, il n’avait pas songé que le grand Magneto, Maître absolu du magnétisme, pouvait déplacer et ouvrir un sous-marin fait de métal à sa guise mais c’était prévisible après tout : Sebastian Shaw, malgré son surnom de terrible, était avant tout un gros gland.
C’est ainsi que la Confrérie confronta le terrible Sebastian Shaw qui avait par-dessus tout un terrible sens de la mode lorsqu’il s’agissait de se confectionner des costumes super classes. Magneto, au moins, ne sortait pas habillé comme un sac à patates avec un casque tout brillant pour affronter ses ennemis.
— Ah ah, Magneto, enfin nous nous affrontons ! Ta dernière heure a sonné !
— Vil félon ! cracha Magneto, bouillonnant de rage d’être enfin devant son ennemi. Où as-tu donc caché le Professeur ?
— Dans ton cul !
— Tu payeras pour cet affront ! A la chaaaaarge !
Le terrible Sebastian Shaw qui était vraiment un gros con parce que qui couvrait sa tête de métal pour affronter un ennemi pouvant contrôler le métal, vraiment, fut ainsi vaincu en l’espace de quelques minutes et le grand Magneto put enfin piétiner son corps encore chaud en le traitant de tous les noms. Ca lui apprendrait à lui voler son Charles !
— Magneto, écoute, lui intima la fidèle Mystique, les autres mutants, ils t’acclament comme des mutants !
En effet, la Confrérie s’était rassemblée pour acclamer la prouesse du grand Magneto – et aussi pour insulter le terrible Sebastian Shaw et son terrible sens de la stratégie – accompagnés par de fidèles frères et sœurs mutants ; tous formaient un chœur qui scandait à l’unisson :
— Vive Magneto ! Vive Magneto le grand ! Vive le Professeur X et les licornes !
Ce qui rappela à Magneto l’objectif de leur mission de sauvetage : Charles, son précieux diamant de Syrie, la prunelle de la prunelle de ses yeux, son amour cruellement arraché à la sécurité de leur sanctuaire ! Sans plus attendre, Magneto se précipita au fond du sous-marin du terrible Shaw et retrouva vite son cher et tendre qui tremblait dans un simple peignoir de soie qui ne laissait aucune place à l’imagination mais leva bravement la tête lorsqu’il entendit Magneto accourir.
— Ne crains plus rien, mon rossignol des bois, le grand Magneto est venu te libérer des griffes du terrible Sebastian Shaw !
— Oooh, Magneto, soupira le Professeur X une fois libéré de ses liens – en métal, encore une fois, Shaw était vraiment un imbécile profond. Heureusement que tu m’as sauvé, je n’ai rien pu faire contre Shaw et son affreux casque magique !
— Tu es en sécurité, maintenant, ma perle des Caraïbes ! susurra virilement Magneto en attirant le Professeur X dans ses bras protecteurs. Le terrible Sebastian Shaw a été mis hors d’état de nuire et il ne pourra plus t’utiliser à ses fins démoniaques.
— C’était horrible, horrible, ô grand Magneto ! couina le Professeur en enroulant ses propres bras autour du cou fort et musclé du chef de la Confrérie. Le terrible Sebastian Shaw avait pour projet de détruire tout le monde en passant sur les chaînes de radio internationales des enregistrements de moi en train de chanter sous la douche ! C’est pour ça qu’il a tenu à me capturer alors que j’étais si vulnérable, privé de la protection que ta présence !
Magneto frissonna. Ce plan était en effet des plus diaboliques et il savait de quoi il parlait pour avoir déjà entendu le Professeur chanter sous la douche. Ce n’était pas un souvenir heureux.
— N’aie plus peur, ma charlotte aux fraises, promit le grand Magneto. Je promets de ne plus jamais te quitter.
— Oh, Magneto, tu es si fort, si courageux… Comment puis-je espérer te remercier un jour de tes bienfaits ?
— Je ne désire qu’une seule chose de ta part, ma colombe : que tu me laisses t’épouser et que nous puissions ensemble dominer le monde, les mutants à la place qui leur revient, c’est-à-dire au-dessus des humains !
— C’est mon désir le plus cher mais tu sais qu’il ne peut se réaliser ! Je suis déjà fiancé au mutant Wolverine, qui a juré ta mort !
Magneto manqua de faire un bond. Charles, son meilleur ami, son plus cher allié, l’amour de toute sa vie, sa rose du désert, promis à ce détestable rustre qui avait beaucoup de poils pour que ce fût hygiénique, fumait comme un pompier et voulait s’allier aux humains ? Son précieux Charles condamné à épouser cette immonde créature ? Jamais ! Il rugit :
— Alors je l’éliminenais et tous ceux qui voudront t’arracher à moi ! Je ne laisserais plus rien ni personne se mettre entre nous !
— Oh, Magneto !
Le Maître du magnétisme se jeta sur son futur consort, capturant ses lèvres pour l’embrasser avec passion, sans prêter attention aux bruits qui se rapprochaient de plus en plus de leur location lorsque soudain…
— Oh, Erik, est-ce que tu n’aurais pas vu…
— Oh, Erik, est-ce que tu n’aurais pas vu…
Les yeux ronds comme des soucoupes, Charles pila net dans l’entrée de son bureau situé au rez-de-chaussée, observant la scène surréelle qui se déroulait sous ses yeux : les meubles avaient été poussés dans les coins pour laisser plus de place au milieu où se tenait, mise à plat sur le parquet, une structure étrange dont la forme rappelait vaguement un ovale, majoritairement composée de trombones, de cuillères et de pièces tenant en équilibre. Divers objets gravitaient autour dont une poignée de crayons de couleur, des balles en caoutchouc, quelques pièces d’échec et… une espèce de purée rose et jaunâtre ?
Lentement, le regard de Charles dévia vers le visage complètement cramoisi et horrifié d’Erik qui était, il ne voulait pas savoir pourquoi, tranquillement agenouillé au milieu du désastre, chaque main respectivement occupée par…
— Est-ce que ce sont des figurines de toi et moi ? Pourquoi est-ce que la mienne est enroulée dans du papier ?
— Je… hum, je peux tout expliquer, bafouilla Erik, visiblement pris entre l’envie de courir très loin et de disparaître dans un trou, c’est… euh…
— Pourquoi est-ce tu as collé un ruban jaune avec du scotch sur la couronne de la reine blanche ?
— Ben, en fait, c’est drôle que tu en parles parce que j’ai eu un mal de chien à en trou…
— Et pourquoi as-tu écrasé une pomme de terre sur le sol ? Et… Erik Magnus Lehnsherr, ne me dis pas que tu as taché le parquet – mon parquet ! – avec ma confiture de groseille ?!
— Ca partira au lavage, je te promets !
— ERIK !!!
L’interpellé ferma très sagement son clapet, les figurines du Professeur X et de Magneto précautionneusement collées contre sa large poitrine. Charles retint un très long soupir et se pinça l’arête du nez, sa décision prise.
— D’accord, je vais t’expliquer ce qui va se passer maintenant : je vais aller dans la cuisine me faire un thé – sans toast à la confiture de groseille, apparemment – et quand je reviendrais, je veux voir cette pièce dans le même état que je l’ai laissée ce matin, sans pomme de terre et confiture sur le parquet. Et après, tu iras me racheter de la confiture parce qu’en j’en veux pour demain au petit-déjeuner et tu feras ça sans te plaindre une seule fois, même dans ta tête, compris ?
— Mais Charles… commença l’Allemand.
— C’est ça ou tu dors dans une des chambres d’amis de l’aile ouest pendant un mois. Ou celle juste à côté de la chambre de Logan, je crois qu’elle est libre.
Le télépathe dut réprimer un rictus satisfait lorsqu’il vit son vis-à-vis incapable de retenir un pur frisson d’horreur.
Une tasse de thé chaude et deux madeleines plus tard, Charles consulta l’heure et décida de se montrer magnanime : il laisserait encore dix minutes à son amant pour ranger le bazar qu’il avant de l’envoyer chercher un nouveau pot de confiture de groseille parce que flûte, c’était sa confiture et bien sûr, Erik avait pris le dernier pot restant pour en barbouiller son parquet. Encore heureux qu’il n’avait pas taché le tapis, tiens, sinon il l’aurait vraiment collé à côté de Logan pendant un mois – plaintes et jérémiades au diable !
Repensant à l’état déplorable dans lequel il avait trouvé son bureau, le professeur laissa un autre soupir exaspéré lui échapper. De temps à autre, il se demandait vraiment qui étaient les enfants dans cette école.
Encore huit minutes.
Charles se cala plus confortablement dans son fauteuil roulant et sorti un calepin noir qu’il ouvrit à une page déjà entamée et un stylo-plume de la poche de sa veste. Il avait un peu de temps libre et quelques idées en tête alors autant le mettre à profit.
… pas timide.
Erik battit furieusement des cils, désormais ridiculement longs à cause du mascara, et croisa les bras pour tenter de dissimuler sa gêne à l’idée de parader dans la tenue que Charles avait sélectionné avec soin pour la soirée : une chemise bleutée à peine trop courte combinée à un veston gris, un pantalon fuchsia bien trop moulant pour être honnête, les deux articles agrémentés d’un foulard vert qui mettait en évidence le col resté ouvert. La tenue ne laissait absolument aucune place à l’imagination et irradiait d’une flamboyance qui, au goût du télépathe, seyait parfaitement à l’autre mutant.
— J’ai l’air ridicule, protesta le manipulateur de métal, la voix tremblante.
— N’importe quoi, trésor, répondit Charles en faisant jouer son cigare entre ses doigts taquins. Tu seras la vedette ce soir. Ils vont tous vouloir te manger tout cru et ils désespèreront de ne pas pouvoir te toucher parce que tu es à moi.
Erik piqua un fard et grogna avec précipitation, comme pour tenter de cacher sa grimace gênée :
— Au moins laisse-moi mettre quelque chose d’un peu plus respirable. Cette chemise est dix fois trop petite et je ne parle pas de la couleur, ça jure avec tout le reste !
— Dixit le type qui se balade dans un ridicule costume fuchsia, ricana Logan qui avait finalement décidé de se joindre à la fête.
— Magenta ! rugit Erik, outré.
Le télépathe retint un sourire narquois. Si le Wolverine trouvait ça drôle, qu’il attende de voir les robes à paillettes et les talons aiguilles.