![[personal profile]](https://www.dreamwidth.org/img/silk/identity/user.png)
[fic] A thousand suns (Interlude)
Note : Originellement posté en mars 2013. Non relu.
Continuité : Captain America: The first avenger, Iron Man I et II, reprend quelques éléments d'Avengers.
Taille : ~600
[Partie I - I] [Partie I - II] [Partie I - III] [Interlude] [Partie II] [Épilogue]
There's an old voice in my head
That's holding me back
Well tell her that I miss our little talks.
Il y a une vieille voix dans ma tête
Qui me retient en arrière.
Eh bien, dis-lui que nos petites discussions me manquent.
Interlude
| PEGGY |
HOWARD RICHARD STARK (1923 – 1991)
Un frère, un héros, un patriote.
« Nous ne sommes jamais que ce que nous sommes. »
On enterra Howard et Maria après Noël, avec tous les honneurs que méritait leur fin tragique, le cercueil du patriarche Stark enveloppé dans un drapeau étoilé. En déposant une rose blanche sur la boîte en chêne et or, Peggy Carter ne put s’empêcher de se demander si cette bannière couverte d’étoiles lui rappellerait un jour autre chose que des amis (des amours) disparus. Puis, elle chassa la pensée noire trop familières et carra les épaules, prête à encaisser les longs mois pénibles de deuil à venir, de crises de déni, de torrents de larmes et d’une acceptation qui brûlait plus qu’elle n’était censée réconforter.
Cela finissait par devenir une morbide habitude.
Elle avait vu tellement d’hommes tomber, l’Agent Carter. Steve Rogers, bien sûr, mais aussi Bucky Barnes, les Howling Commandos un par un, le colonel Philips et Howard Stark, maintenant, le dernier qui aurait pu se vanter sans rougir d’être allé jusqu’au bout de l’Enfer et d’en être revenu la tête haute – couvert de souvenirs en forme de cicatrices, la mémoire ravagée par de ce qu’il avait contribué à détruire, mais la tête haute tout de même.
Peggy avait été condamnée à porter du noir.
Bien sûr, le temps avait rendu les choses plus faciles. Il était venu une époque où elle ne se sentait plus coupable de rougir devant un autre homme que Steve mais aucun de ceux qu’elle avait rencontré après la guerre ne pouvait espérer tenir la comparaison face à son amour disparu et elle avait décidé un jour qu’elle préférait le poids familier de la solitude à une éternelle source de frustrations successives.
Ce fardeau de pleureuse lui allait infiniment bien.
Elle était l’héroïne tragique laissée derrière par le preux chevalier mort au cours d’une bataille héroïque. Elle était la belle demoiselle triste sans aucun homme à ses côtés autre que son meilleur ami – et maintenant, même Howard n’était plus là pour l’accompagner lors de ses promenades solitaires. Elle était la silhouette solitaire qui déposait des fleurs sur les tombes. Peggy Carter, toujours en noir et gris, toujours un bouquet de fleurs neuves à la main et des vieux chagrins dans les yeux.
— Au revoir, Howard, marmonna-t-elle amèrement avant d’essuyer rapidement le coin de ses yeux maquillés avec son mouchoir brodé. Avec un dernier regard de sympathie pour l’adolescent au regard creux qui se tenait au premier rang, elle s’éloigna des discours remplis de larmes et de regrets maquillés, du cercueil enveloppé dans un drapeau. Le bruit de ses talons s’étouffait dans l’herbe courte du cimetière.
Chacun des claquements secs résonnaient comme les pas d’une danse avortée.
Au revoir, Steve, au revoir, Howard, disaient-ils presque avec mesquinerie aux corps immobiles étendus sous leurs pieds. Au revoir. Je vous ai aimés et je vous aimerai encore.
Demain – oui, demain – elle pleurerait enfin tous ces morts qui ne semblaient pas vouloir la quitter.